Théâtre Brut avec Nikson Pitaqaj

Du 14 avril au 10 mai, le metteur en scène Nikson Pitaqaj a dirigé un stage de Théâtre Brut de quatre semaines sur le thème « Nos addictions » : trois semaines au Théâtre Episcène et une semaine au Théâtre des Carmes,

Tout d’abord, c’est quoi le Théâtre Brut ?

On pourrait dire que c’est une forme de théâtre qui tend à réduire au maximum le pouvoir de la tête pour laisser place au corps : « Tout dans le corps, rien dans la tête ». C’est pourquoi toutes les séances de travail du stage commencent par un temps de marche libre, une façon de permettre aux comédiens de laisser le corps reprendre le pouvoir dans le travail de recherche qui anime le stage.

Mais la méthode de travail de Nikson Pitaqaj ne se limite pas à cette notion de priorité à l’expression du corps, il  s’appuie également sur la notion de transdisciplinarité pour créer une forme de théâtre total, et en l’occurrence il a fait appel à l’auteure Valérie Durin et au chorégraphe Kiin Ma Sellu pour co-animer ce stage avec lui. Dans le même temps où s’élaborent les improvisations autour du thème (ici : « Nos addictions »), et directement à partir de celles-ci, Valérie Durin construit le texte qui va structurer l’ensemble et Kiin chorégraphie l’ensemble.

Et dans la méthode de Nikson Pitaqaj, il y a aussi l’écoute, une écoute bienveillante et permanente des ressentis des comédiens. A la suite de chaque improvisation, il s’enquiert des ressentis des participants, il cherche à savoir quelle a été leur perception : « Tout est possible sauf se faire mal ou faire mal aux autres ».

Au final, le 10 mai, lors de la restitution de stage, c’est un superbe objet théâtral qui sera présenté au théâtre des Carmes, un spectacle inspiré et inspirant, qui laissera le public ému et enthousiaste, avec peut-être une conscience élargie quant à cette question des addictions au centre d’un travail théâtral de premier ordre.

Ce stage « Nos addictions » était organisé par la coopérative MOTRA, une coopérative (SCIC) au service des artistes, des organisations et des collectivités qui accompagne le développement de projets culturels et artistiques de territoire. Elle propose un ensemble de compétences (artistes, technicien, programmateurs, producteurs, etc.) et d’outils (théâtre itinérant, billetterie numérique, web-communication, etc..) favorisant la coopération et la mutualisation de moyens pour faire exister la création artistique au cœur de la cité. Motra privilégie les artistes qui s’aventurent sur des chemins de traverses où création artistique et engagement citoyen ne font qu’un. Elle facilite les créations collectives hybrides mêlant les disciplines, les genres, les cultures et favorise l’échange entre professionnels et amateurs afin de replacer la Culture au cœur de la Cité.

Bon à savoir : Nelson Pitaqaj sera de nouveau au Théâtre Episcène cet été lors du Festival OFF d’Avignon avec sa nouvelle création : « Coeur serré », sur un texte de Valérie Durin.

Nikson PITAQAJ : Metteur en scène – Cie Libre d’Esprit / Coordinateur pédagogique du stage

Né à Gjakovë (Kosovo), Nikson Pitaqaj est initialement tourné vers le cinéma avant de s’orienter vers le théâtre en tant qu’acteur, metteur en scène et auteur dramatique. Il a mis en scène plus d’une trentaine de pièces, certaines mettant en scène professionnels et amateurs pouvant mobiliser plus de 80 artistes sur le plateau . Il dirige régulièrement des stages à destination des professionnels et des amateurs visant à approfondir un auteur ou à faire découvrir une méthode de travail originale. Il aime tout particulièrement s’associer à d’autres artistes pour proposer des stages transdisciplinaires où le corps se met en jeu avant la tête et où l’énergie du groupe annihile l’égo.


Valérie Durin est titulaire du Diplôme d’Etat d’Enseignement du théâtre. Comédienne depuis 1985 avec Denis Llorca et le CDN de Franche-Comté, formée au Conservatoire National de Région de Besançon, elle a participé à près de 70 spectacles avec différentes compagnies, donné plus de 2000 représentations.

Kiin est au départ un jeune footballeur prometteur de Marne-la-Vallée qui, avec son frère, croise la route ascensionnelle des pionniers du Hip hop en Seine-et-Marne. Devenus une « véritable machine à compétition » dixit Belinda Mathieu de Télérama, imbattable, ils transforment leurs performances en spectacles décloisonnant ainsi les codes du genre pour valoriser l’aspect chorégraphique et la personnalité des danseurs. .